
Depuis des années, les pouvoirs publics interviennent et orientent les choix de société en matière de numérique. De toute évidence, le potentiel économique de la numérisation encourage les formations politiques à en accélérer le processus, souvent – sinon toujours – au mépris des conséquences sociales, politiques, culturelles et économiques qui sont chaque jour plus réelles, évidentes et – en fait – délétères. Ce constat est aujourd’hui de plus en plus communément admis et fait l’objet de nouvelles luttes de plus en plus actives au sein de la société civile : ici sous la forme de luttes contre la fracture numérique, là sous la forme de revendications pour plus d’humain et moins de digital.
Quoique s’inscrivant pleinement dans ce contexte, la présente campagne pose le problème à un autre niveau : s’il y a bien une politique numérique de fait, par elle-même nécessaire vu l’importance du débat, nous pensons qu’elle souffre avant tout d’un manque de transparence d’une part, et d’un manque de concertation d’autre part.
Nous menons campagne pour interpeller les pouvoirs publics, la société associative et le grand public sur ces questions : en 2024, nous aurons à voter pour des partis qui défendent une certaine politique numérique, mais
Celle-ci prendra-t-elle en compte les multi-impacts des choix défendus et la nécessaire concertation avec les secteurs impactés ? Si tout le monde est concerné par la politique numérique, tout le monde est-il convié autour de la table ? Exigeons plus de concertation !
La politique numérique à venir sera défendue au nom des bénéfices directs qu’elle va générer. Les propositions sont-elles transparentes quant aux coûts impliqués par ces choix ? Exigeons plus de transparence !
Les choix menés en matière de politique numérique auront-ils été d’abord publiquement débattus auprès de la société dans son ensemble ? Les partis politiques auront-ils exposé publiquement leur programme en matière de gestion du numérique ? Demandons les programmes, exigeons plus de démocratie !
Nous sommes déterminé.e.s à imposer collectivement la question suivante : de quelle société numérique voulons-nous ? La digitalisation de la société n’est pas un destin mais le résultat d’un ensemble de choix de société et de décisions politiques : associez-vous à nous et exigeons du pouvoir politique qu’il sorte du bois et nous présente son programme en matière de politique numérique !
Les 3 objectifs de la campagne
Faire sortir les responsables politiques du bois :
C’est en 2023 que les partis politiques identifieront les thématiques à traiter dans leurs programmes électoraux qui sortiront avant les élections, au début de 2024. Il s’agira donc de les inciter à partager avec des contreparties averties leurs positions sur la thématique de la numérisation dans le courant de l’année.Entretenir la concertation entre et avec les acteurs du secteur associatif :
La numérisation étant, un peu comme l’écologie, une thématique transversale qui concerne plusieurs secteurs de la politique (emploi, santé, éducation, …), la concertation entre le politique et le secteur associatif se doit d’être intersectorielle, c’est-à-dire autant entre les acteurs associatifs des différents secteurs concernés qu’entre ceux-ci et les différents responsables politiques. Nous tenterons de créer un certain nombre de concertations de ce type en 2023.Développer le sens critique du grand public :
Au bout du compte ce sont les citoyens qui doivent s’exprimer. Ils le feront en tous cas au moment des élections en 2024, mais eux aussi auront besoin d’un tour de chauffe en 2023. Il faudra déconstruire les fausses croyances, permettre de faire les liens qui manquent entre certains vécus quotidiens et les politiques numériques en cours, illustrer des facettes méconnues de la numérisation pour faire comprendre l’importance et la complexité de la thématique pour chacun d’entre nous.